Reconstruction du genou ou arthroplastie

Publié par le Professeur Etienne Cavaignac, Chirurgien orthopédiste spécialiste du genou et de la traumatologie du sport

Rédigé par le Professeur Etienne Cavaignac

Description

Une arthroplastie consiste à supprimer les parties usées du cartilage et à les remplacer par des implants.

Membre impacté :
Genou
Categorie:
Traitement

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Vous souffrez d'arthrose ?

Prenez rendez-vous dés maintenant avec le Professeur Etienne Cavaignac, chirurgien orthopédiste spécialiste de la chirurgie du Genou et de la traumatologie du Sport.

L’articulation du genou est très sollicitée et comprend un élément fragile, le cartilage, qui peut s'abimer et s'user avec le temps : c’est l’arthrose. Or, sa disparition entraîne des douleurs, une raideur du genou, des difficultés pour se déplacer, que ni les antalgiques, ni les anti-inflammatoires ne peuvent soulager à terme.

Une arthroplastie est alors nécessaire, qui consiste à supprimer les parties usées et à les remplacer par des implants pour retrouver une articulation souple lors de mouvements sollicitant le genou.

Le genou : une articulation complexe

Le genou fonctionne grâce à un ensemble d’éléments imbriqués les uns dans les autres et dépendants les uns des autres. Les os – le fémur dans la cuisse, la rotule (ou patella) dans le genou et le tibia dans la jambe – se rejoignent et sont reliés grâce à cette articulation pourvue de muscles, de ligaments et de tendons. À l’avant du genou, la rotule est ce petit os essentiel en forme de galet, qui permet tous les mouvements du quotidien : flexion, extension…

Enfin, deux ménisques ont un rôle de coussin protecteur entre les os de la jambe et ceux de la cuisse.
Afin de fluidifier les mouvements du genou et de protéger les os, ces derniers comportent du cartilage, un tissu élastique fin. Le ménisque se compose d’un cartilage fibreux qui résiste à la traction et les autres os sont terminés par du cartilage hyalin, riche en collagène mais dénué de vaisseaux, qui résiste à la déformation.

Arthrose du genou ou gonarthrose : causes, symptômes et conséquences

En raison de ce manque de vascularisation, le cartilage se régénère mal et de moins en moins au fil des ans. Il s’use donc peu à peu, et les parties régénérées, étant de moindre qualité, peuvent se déchirer et se fissurer.

Cette usure se nomme l’arthrose. En raison de la disparition du cartilage protecteur, fémur, tibia et rotule se déplacent peu à peu et les extrémités du fémur et du tibia se déforment, occasionnant des douleurs, un gonflement de l’articulation qui devient plus raide, donc une marche et un fonctionnement de plus en plus difficiles et douloureux, parfois même au repos.

La gonarthrose n’est pas uniquement la conséquence du vieillissement naturel ; elle peut aussi être accélérée en raison d’un surpoids, survenir à la suite d’un accident, d’une opération (comme l’enlèvement d’une partie du ménisque) ou en raison de maladies (telle la polyarthrite rhumatoïde par exemple).

Les traitements de compensation sont les anti-inflammatoires, les antalgiques et… l’utilisation d’une canne. En effet, l’usure est définitive, la marche de plus en plus compliquée, et les douleurs deviennent peu à peu difficilement tolérables. C’est alors le moment d’envisager une intervention chirurgicale qui permettra de récupérer une bonne mobilité du genou et la disparition des douleurs.

Auparavant, les degrés de douleur et d’impotence fonctionnelle auront été évalués lors d’un examen clinique, et des bilans radiologiques auront été effectués. Si l’intervention s’avère nécessaire, le chirurgien proposera donc de pratiquer une arthroplastie.

Qu'est-ce qu'une Arthroplastie ?

L’arthroplastie consiste à supprimer les extrémités abîmées du fémur et du tibia, les zones de cartilage usées, et à les remplacer par des implants artificiels en alliage (métal) ou en plastique de forme identique, qui joueront le même rôle.

Cette prothèse sera choisie avec un soin extrême par le chirurgien afin qu’elle s’adapte parfaitement à l’anatomie du patient et en fonction des parties osseuses et cartilagineuses concernées du fémur et du tibia. Entre les parties fémorale et tibiale remplacées sera glissée une pièce en polyéthylène qui permettra une articulation souple entre les deux prothèses. Il pourra éventuellement être nécessaire d’en disposer également une sur la rotule.

Pour procéder à cette arthroplastie, une ouverture sera pratiquée sur la partie antérieure du genou, afin d’atteindre l’articulation. Après avoir découpé les parties abîmées du fémur et du tibia, le chirurgien mettra en place les implants de telle sorte qu’ils recomposent une articulation parfaitement adaptée. Une assistance informatique permet de vérifier leur bon positionnement. Il s’agira enfin de refermer successivement les bords de l’incision avec un fil résorbable.

Pour finir, les bords de la peau seront rapprochés grâce à des agrafes qui seront retirées dans les quinze jours par une infirmière.
Cette intervention d’environ une heure nécessite entre 1 et 3 jours d’hospitalisation.

Questions fréquentes

Au bout de combien de temps serai-je capable de marcher à nouveau ?

La reprise du plein appui après une ostéotomie se fait généralement 1 mois après l’intervention.

Si je n’ai plus de douleur, ai-je le droit de diminuer ou supprimer un des traitements ?

Suivez les recommandations prescrites sur l’ordonnance qui vous a été remise. En cas de doute, veuillez contacter votre médecin traitant.

Puis-je prendre mon traitement habituel associé aux anti- douleurs prescrits ?

Oui, sous réserve d’avoir indiqué l’intégralité de votre traitement habituel au cours de la consultation d’anesthésie. Il ne faut pas associer d’autres anti-douleurs.

Quel suivi est mis en place après mon intervention ?

A la sortie d’hospitalisation, vous aurez la date du rendez-vous de consultation post opératoire (J+30 environ). Vous êtes de plus en contact permanent avec votre chirurgien via le site Orthense.

Combien de temps dure la chirurgie ?

La durée de la chirurgie orthopédique va dépendre de votre état de santé initial et de la technique opératoire qui aura été choisi  mais en moyenne il faut compter de 45 min à 1h de chirurgie.

Combien de temps vais-je avoir mal ?

En principe, les douleurs sont bien calmées par les médicaments de sortie. Cependant il peut y avoir des douleurs qui continuent ou apparaissent. Plusieurs raisons sont possibles. Au départ, la douleur peut être liée à l’hématome. Vous allez ressentir plus de difficulté le lendemain ou le surlendemain de votre chirurgie puis petit à petit tout va rentrer dans l’ordre. Sept à 10 jours après la chirurgie orthopédique, les douleurs peuvent revenir par le phénomène de disparition et de dispersion de l’hématome.

La douleur peut également correspondre à la prothèse qui prend sa place dans votre articulation: N’hésitez pas à reprendre des anti-inflammatoires et/ou des anti-douleurs dans ce cas pendant 2 à 3 jours.

Les douleurs disparaissent totalement à terme en général.

J'ai des bleus tout le long de la jambe et ma jambe est gonflée, est-ce que c'est normal ?

Les hématomes sont fréquents, et sont liés aux coupes osseuses qui sont faites pour mettre en place la prothèse. De plus, vous prenez un traitement anticoagulant contre la phlébite donc cela est normal que vous ayez des hématomes. Si les tissus restent souples, ce n’est pas inquiétant.

Appliquez les poches de fois plusieurs fois par jour pour vous soulager et diminuer les œdèmes et hématomes.

Ma cicatrice est dure, est-ce que je peux la masser? Que dois-je y mettre ?

La cicatrisation superficielle est acquise au bout de 15 jours, mais cela est plus long en profondeur c’est pourquoi vous devez attendre 1 mois  avant de vous baigner s’il n’y a plus de croute.

La cicatrice peut apparaitre boursouflée, empâtée car les sutures résorbables sous la peau se font digérer par votre système immunitaire. Vous pouvez après 1 mois (ou cicatrisation complète) hydrater votre cicatrice et la masser avec de la vitamine E.

Elle s’assouplira progressivement et peut mettre jusqu’à un an pour retrouver sa souplesse naturelle.

Quand est-ce que je peux marcher sans canne ?

Il n’y a pas de règles et cela dépend de chacun. Certains d’entre vous auront essayé de marcher sans canne à la clinique, d’autres peuvent s’en séparer au bout de 8, 15 ou 45 jours.

En principe, on commence par en garder une seule (celle du côté opposé au côté opéré), et on commence par ne plus l'utiliser à la maison puis dehors. Quand vous marcherez bien sans canne , vous pourrez reprendre la conduite de la voiture.

Combien de temps pour la cicatrisation complète ?

- Délai de cicatrisation cutanée : 15 jours
- Délai de cicatrisation de la capsule articulaire : 45 jours
- Délai d’ostéointégration complète d’une prothèse sans ciment : 3 mois
- Délai pour voir les résultats sur l’impact de la vie quotidienne : 3 à 6 mois, avec amélioration possible tout au long de la 1ère année

Quand puis-je conduire après la chirurgie orthopédique ?

De 1 mois à 6 semaines.
Cependant vous devez faire attention que vos facultés soient optimales et de ne pas conduire sous l’effet des médicaments dérivés morphiniques afin que vos capacités ne soient pas diminuées.

Quand puis-je reprendre une activité professionnelle ou sportive ?

Cela va dépendre de votre métier et/ou de votre activité physique avant la chirurgie. Le délai varie entre 6 semaines et 6 mois.

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